Ce matin, je me suis réveillée triste. C’est mon 9e jour de confinement, j’habite seule. Mon fils de 19 ans me manque, je veux dire physiquement. J’aimerais bien pouvoir le voir en vrai et lui faire un câlin. La lac me manque. Les arbres me manquent. Une conversation autour d’un café avec une autre âme me manque. Marcher sans avoir de but me manque.
H&M ne me manque pas. A vrai dire, aucun magasin ne me manque. Les voitures ne me manquent pas. Les avions non plus. Le bruit des fêtes, ou des gens qui rentrent bourrés ne me manque pas.
Je commence à entrevoir cette situation comme pouvant durer plus longtemps qu’un mois. Et si ça continuait comme ça encore toute l’année? Il ne suffit pas que mon pays en soit remis, il faut également que tous les pays aient gagné contre ce virus. Je me dis que dans ce cas, combien de temps l’Etat peut-il encore verser les salaires? Et pourtant, la seule chose qui me rende triste et qui retienne mon attention ce matin, c’est le premier paragraphe.
Comment faire quand on est triste?
Mon conseil de professionnelle, que je m’applique aussi à moi-même aujourd’hui, c’est ne pas nier, ne pas combattre, mais laisser venir. Je suis triste, c’est un fait, et ce matin, je me donne le droit de l’être à fond. Si j’ai envie de pleurer, je pleure. Si j’ai envie de partager, je partage. Si j’ai envie de ne rien dire à personne, je fais comme je le sens. Ensuite, je passerai à autre chose. Dans mon cas, savoir que j’ai un espace-temps dédié à ça, me met un garde-fou. Parce que je n’ai personne à côté pour me secouer, alors je suis mon propre gardien. Je suis triste, j’y consacre toute ma matinée en pyjama, à me morfondre, à pleurer, à écrire dessus, à me consoler aussi;et cet après-midi je passe à autre chose.
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